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la graine de mer

la graine de mer
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10 août 2010

6 juillet 2010 : le joggeur

On se comprend, je dis « le joggeur » mais tu sais comme moi qu’il y en a plein des joggeurs.

Tôt dans la journée, t’as la sportive du matin, toute fine, petit survêt’ ajusté, écouteurs aux oreilles ; elle, même quand elle court elle est belle, même quand elle court elle a la classe. On dirait qu’elle fait ça depuis toujours, en tous cas, a priori, elle fait ça tous les jours. Bon, elle, c’est comme ça, j’peux pas m’empêcher de l’admirer (et en même temps, quand je suis de mauvais humeur, j’la déteste, toute cette volonté, cette fraîcheur, ça m’énerve !)

Le midi, t’en croises des nouveaux. T’as le professionnel de la course à pied : caleçon en lycra, petit haut respirant, chaussures spéciales (celles qui font mal ni aux pieds ni aux dos), petite gourde cycliste dans le dos. Lui aussi, comme ça, à première vue, il a trop la classe. Mais, essaie d’y réfléchir un peu plus à sa démarche… Y’a pas un truc qui cloche ? Il court en été, en plein midi, au bord de la route au milieu des poussettes et y’a rien qui t’interpelle ? (il me fait penser au cycliste sur route, tiens, celui que tu croises en montagne parce qu’il veut rouler au grand air, celui pour lequel tu rétrogrades pour doubler entre deux virages et qui se prend tout ton gaz d’échappement direct dans les poumons quand tu réaccélères…) Mais… il est maso ce type !!! Il sue comme un malade mais il a l’air bien, il souffre avec plaisir et il est heureux aujourd’hui encore d’avoir choisi la bonne heure pour y aller : la pire…

L’autre coureur du midi, lui c’est différent, lui c’est pas qu’il est maso, c’est qu’il est nouveau : il ne savait pas. Alors ses baskets, bah, c’est des baskets quoi, pas chères, bien blanches. Et puis le short, bah c’est un short quoi, comme le T shirt, du bon vieux coton qui mouille. Notre joggeur là, il a pas l’air bien : il est tout rouge, son souffle hésite entre l’apnée et l’hyperventilation, il a pas d’eau, il est proche du coma, il ose pas s’arrêter parce qu’il a peur que le cœur ne suive pas. Il est vraiment pas bien, il se demande encore ce qui lui a pris de partir en plein soleil, et puis de boire du rouge ce midi, et puis le fromage aussi. Y’a comme un goût de trop trop. Bon, et puis c’est n’importe quoi ce soleil, on est en Bretagne quand même, il peut pas y’avoir au moins un peu de nuages là ? Et puis, de toutes façons, c’est quoi cette idée de courir ? Il le sait bien, ça fait mal aux pieds, ça fait mal au dos, c’est crevant… vivement l’apéro qu’on se requinque ! Lui, je le croise jamais deux fois.

Et le soir, quand les rayons de soleil commencent à prendre de l’angle, t’as le coureur intelligent qui sort. Lui, tu le reconnais déjà parce qu’il a choisi la bonne heure. En plus, son matos, il est hyper adapté, mais pas trop cher, genre bon rapport qualité-prix. Comme il est hyper intelligent, il travaille tard le soir et quand il rentre à 23h dans son pavillon de banlieue, il n’a plus le temps. Alors là, il se rattrape, il est bien content de pouvoir prendre un peu de temps pour entretenir son corps : pas question de finir comme ses aînés, ventru et double-mentonnés ! Lui, il travaille plus, il gagne plus et il court plus… c’est la mode dans certains milieux en ce moment.

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10 août 2010

5 juillet 2010 : On a touché à ma plage !

Ça avait commencé doucement, on essayait de faire comme si, comme si cette année dans notre bourgade, il n’y aurait pas de raz-de-marée. Mais non. Les signes annonciateurs étaient là : déjà ce week end, nos places de parking ‒ si pratiques pour aller acheter ton pain et tes clopes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ‒ s’étaient transformées en pots de fleurs géants.

Ce matin, profitant de m’être levée de bonne heure et remplie de fierté par cet acte de gloire, je décide  d'aller faire un tour à la plage du bout de la rue. Sur ma plage quoi. J’arrive, c’est beau. Ici, tu peux y aller quand tu veux, c’est toujours beau. Les bateaux des pêcheurs, stationnaires, tels des libellules obèses qui n’arriveraient plus à redécoller. La presqu’île au loin dans la brume. Mon spectacle, mon petit bonheur.

Et là, je descends l’escalier : le choc. La plage ne m’appartient plus : le club Mickey a envahi la place ! Allons, tachons de ne pas nous laisser impressionner par ce débarquement américain sur une plage bretonne, tournons la tête vers le large et commençons à marcher.

Tout a l’air presque normal mais je sais que là, pas loin, ils sont là et qu’il va pas falloir que je m’attarde trop si je ne veux pas entrer en collision frontale avec la horde tout droit sortie du métro qui bientôt dévalera mon escalier en tenue minimaliste toute enduite de crème aux relents de coco. J’entends déjà les aboiements des chiens, vite, je pars !

C’est officiel, cette année encore on n’y échappera pas, les touristes sont bien là !

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